Des voeux 2011 combatifs

Lundi soir, Henri Emmanuelli avait convié l'ensemble des "forces vives" du département aux traditionnels vœux du nouvel an. Le président du Conseil général a débuté son intervention par un tour d’horizon bien morne de l'année 2010. "Nous avons bénéficié des trois cavaliers de l'apocalypse: la crise, l'après-tempête et la réforme des collectivités territoriales". Sur ce dernier point, il n’a pas pris de gants pour définir la réforme qui se profile: "erreur majeure", "mise à mal de la décentralisation", "hypothèque de l'aménagement territorial". Et de préciser que cette réforme "ne s'inscrit ni dans la démocratie, ni dans la modernité". Evoquant les incertitudes liées à la suppression de la taxe professionnelle, Henri Emmanuelli a brocardé une "erreur majeure de rompre les liens entre l'entreprise et le territoire". "A l'heure où nous établissons le budget 2011, nous savons d'ores et déjà que nous allons être obligés de diminuer nos interventions, si nous ne voulons pas être asphyxiés par la dette. Ainsi, nous allons revisiter l'aide aux collectivités, qui avoisinne aujourd'hui les 23 millions d'euros". Sur le fond, le président du Conseil général s'est plutôt evertué à défendre les fondements de la décentralisation. Elus et représentants du monde économique, sportif et associatif auront apprécié cette métaphore: "comme les abeilles, chacun allait chercher son grain de pollen pour le dynamisme local".

Refusant de céder à la fatalité, le patron du Département regarde aussi l'avenir. Pour 2011, il donne la "priorité absolue" à l'emploi. "Et ceci passe par des efforts en faveur de la réindustrialisation", dit-il, évoquant notamment l'implantation du groupe Beltrame sur le port de Tarnos. Un projet exemplaire en matière de soutien économique et d'emplois. Au coeur de tous ses souhaits, se décline aussi le combat pour l'éducation et la jeunesse et en particulier l'inquiétude face aux réductions d'effectifs dans l'enseignement. A ce sujet, il a salué la dynamique démographique du département, à l'orée des 400 000 habitants, un essor pourvoyeur "d'activité et de développement". Une "chance" qu'il voit aussi comme une exigence, celle d'accueillir cette population nouvelle avec une qualité de service public optimale. Que bien des choix politiques nationaux pourraient mettre en danger.