Entretien avec Sud Ouest : "Lionel Causse donne de la voix"

Sud Ouest:"Des difficultés politiques apparaissent dans le canton. Quelles en sont les origines ?"

Lionel Causse:"En 2008 JM Lespade s'est présenté à la présidence de la communauté des communes en estimant qu'il était le seul capable de pouvoir la gérer. Les délégués communautaires et ses collègues maires en ont décidé autrement en votant pour JM Larre. Président à qui j'apporte tout mon soutien. Deux ans après JM Lespade n'arrive toujours pas à tourner la page de cet échec électoral."


Sud Ouest:"La mise en place de la TPU aurait eu pour effet de faire diminuer les ressources fiscales des communes, qu'en est il exactement ?"

Lionel Causse:"Tout d'abord je voudrais dire à JM Lespade qu'il doit arrêter de mentir aux habitants du canton :Premièrement la mise en place de la TPU n'a pas fait baisser les budgets des collectivités, au contraire celles-ci ont perçu en 2010 plus de 2 millions d'euros de recettes fiscales supplémentaires. Elles se répartissent ainsi plus de 1,2 millions pour la communauté des communes, plus de 700 000 euros pour la commune de Tarnos et plus de 40 000 euros pour celle de St Martin. Deuxièmement il n'est pas possible de procéder au financement du cyclable et d'une maison de retraite par fond de concours. La solution la plus sûre et la plus rapide est de modifier les statuts de la communauté des communes. En votant contre les statuts lors de la séance communautaire du 14 avril dernier, C Dardy et JM Lespade ont pris la lourde responsabilité de voir ces deux projets échouer."


Sud Ouest:"Que pensez-vous de la volonté du maire de Tarnos de se rapprocher de la CABAB ?"


Lionel Causse
:"Le Maire de Tarnos a décidé de se lancer dans un processus de rapprochement vers la CABAB pour de mauvaises raisons. Depuis deux ans nous avons essayé d'avancer avec toutes les communes du canton. Deux maires sur 8 pour des raisons personnelles et politiciennes ont décidé de tout bloquer. Cette décision est catastrophique pour les habitants de Tarnos et du Seignanx. Il est temps, il est même urgent que cette opposition constante cesse et que tout le monde se mette au travail autour du projet communautaire et des projets portés par le Conseil Général."



Recueilli par Claude Paucton http://seignanx.blogs.sudouest.fr/

GIP Littoral Aquitain

GIP : Groupement d'Intérêt Public

Le Groupement d’Intérêt Public (GIP) « Littoral » associe l’Etat, le Conseil Régional d’Aquitaine, les trois départements côtiers et les communes littorales existantes. Le GIP Littoral doit mettre en place un « plan de développement durable du littoral aquitain "afin de faciliter la gestion intégrée du littoral dans tous ses aspects.

Le GIP « Littoral » se définit comme un espace de concertation pour tous les acteurs du littoral aquitain.

En prenant en compte la pression démographique et foncière particulièrement vive sur le littoral Aquitain du fait de son attractivité, la logique veut que le GIP puisse soutenir cette démarche de développement durable à travers le programme Feder 2007-2013 (13 millions d’Euros de fonds européens pour l’ensemble du programme) et les
principaux financeurs comme la Région Aquitaine et les Départements ainsi que d’autres collectivités.
La structure est originale de par sa composition de tous ses membres associés sous l’autorité du Conseil régional. Les champs d’action y sont diversifiés pour proposer des orientations pour une gestion intégrée dans un cadre partenarial, l’assistance des maîtrises d’ouvrages par la mobilisation des savoir-faire et le soutien à l’animation. Cet outil permet de fédérer et d’animer les politiques publiques relatives au littoral.
A l’heure où est évoquée la qualité des eaux de baignade, il est juste de s’intéresser globalement à tout ce qui constitue le territoire du littoral qui subit
les attaques naturelles (érosion, vent…) mais également humaine (flux touristique, urbanisation croissante…), le GIP constitue un des outils dans lequel toutes les collectivités ont leur rôle à jouer.
C’est un défi pour tout le littoral Aquitain.

Hommage à Albert Loustanau - Maire Honoraire de Saint André de Seignanx

Aujourd’hui, je vais te tutoyer, Albert mon camarade…pourtant c’est Monsieur que j’ai en tête, comme tous ces Saint Andrésiens dont tu as été le maître et que, avec Suzanne ton épouse, tu as éveillé à la vie.

Tu n’as pas été mon instituteur, tu as pourtant été de ceux qu’on essaye d’imiter dans sa vie publique.
Albert ou Maurice, selon l’Etat Civil ou selon l’amitié, tu étais adhérent du Parti Socialiste depuis le 1/07/1968… tes convictions étaient profondes, ton engagement était public.

Je reconnais pourtant parmi tous ceux qui t’accompagnent aujourd’hui beaucoup d’amis qui ne partageaient pas tes idées, c’est que jamais tu n’as versé ni dans l’ostentation ni dans le sectarisme.
Je sais que ceux qui ont travaillé avec toi appréciaient ta rigueur, ta force morale, ta sincérité, ton esprit de partage.
Et puis, ton humanisme… ton action a été multiple, tes intérêts variés, de la pelote à la politique en passant par le syndicalisme… tu as toujours placé l’homme au centre de ton action, et l’amitié comme source d’enrichissement.

Depuis 1968, tu militais au Parti Socialiste… le nom de grands anciens me viennent aussitôt Georges LAFFONT, Marcel BARROMES et puis Jean-Pierre PENICAULT ou encore Henri LAVIELLE.
Lors des dernières élections Albert, tu m’as apporté ton soutien, par fidélité à tes idéaux, par ton intérêt toujours intact pour la vie locale.
J’en ai été flatté, je n’en ai pas été étonné tant tu avais conservé l’œil aiguisé de l’élu.

Elu de Saint André de Seignanx, tu as traversé plusieurs décennies à façonner ton village, à forger la coopération intercommunale… ce sont des noms qui me viennent en tête, je pense à André GARAT, Léon LAFOURCADE, Jean Louis ROUET, Raymond JANOTS, Yves BEDERE, Arsène LAFOURCADE, Francis LARTIGAU, Joseph BIARROTTE, André MAYE.
tes collègues, tes amis, parfois tes concurrents, c’est avec eux que tu as fait ce pays du Seignanx tel que nous le connaissons aujourd’hui…
La loi ne vous permettait pas encore d’être en communauté des communes, alors tout simplement, tout naturellement, avec un temps d’avance, ensemble vous coopériez au sein du Syndicat Intercommunal, celui de la voirie, celui de la collecte des ordures ménagères…un esprit qui te guida avec Jean Louis ROUET pour créer le collège de Saint Martin.


Tu n’as pas conduit les premiers pas du Seignanx, avec tous tes collègues, tu l’as porté en germe.
Ni ta voix courroucée, ni ton œil acéré ne pourront plus m’en faire le reproche…je sais pourtant que tu serais déjà à faire le compte de tous les oublis.
Pardonne moi Maurice, pardonne moi Albert, j’ai simplement par quelques touches esquissé un tableau dont tu fus l’un des peintres.
Auprès de toi, Suzanne était fée du logis, l’accompagnatrice de tous les jours. « Il n’y a pas de grand homme pour son valet de chambre » lui disiez vous quelquefois.
Albert et Suzanne avaient dit en arrivant à Saint André « On fera le village qui nous plaira ». Aujourd’hui, vous êtes seule Suzanne, entourée de vos trois enfants, de vos petits enfants, de vos arrières petits enfants. Au nom du Parti Socialiste, au nom d’Henri Emmanuelli, je vous présente mes condoléances.
Permettez que je vous dise : « Il est bien joli le village d’Albert que vous nous avez dessiné ! ».

Lionel CAUSSE - Intervention le Samedi 5 juin au columbarium de Saint André de Seignanx

Cérémonie du 65ème anniversaire de la victoire contre le nazisme

Henri Emmanuelli retenu par ailleurs m’a demandé de le représenter lors de cette cérémonie du 65ème anniversaire de la victoire contre le nazisme, et il me charge de vous transmettre tout son respect et toute sa sympathie.

Soixante cinq ans déjà…le temps inexorablement poursuit sa marche impitoyable. Et il n’y a guère cruauté de dire que, à l’instar de Lazare PONTICELLI pour la guerre de 14-18, les souvenirs nous quittent peu à peu pour entrer de plain pied dans la seule mémoire de l’histoire.

Comme beaucoup ici, je fais partie de ces générations qui n’ont connu la guerre que par les récits, les témoignages, les livres, les articles des anciens combattants et des résistants. J’en ressens bien sur de très forts sentiments où se mêlent l’horreur, le dégoût, et puis finalement l’admiration, la compassion et enfin l’émotion de connaître mon pays tel qu’il est et doit tellement à ses anciens combattants et résistants. Après les innombrables morts de la guerre de 14, la guerre de 40 a ajouté d’autres morts pour la France. Elle a, en plus, à travers le nazisme, véhiculé une idéologie nauséabonde dans laquelle s’enchevêtrent l’antisémitisme, l’exclusion, le racisme, et provoqué déportations, camps d’extermination, exécutions. Il vous en a fallu du courage pour résister à ce terrifiant char d’assaut de l’ignominie !

Alors, avec vous tous, comme nous tous, je n’accepte pas que certains aujourd’hui sèment le doute et contestent la terrible réalité.

Inlassablement, parmi vous, il en est qui témoignent encore et encore un peu partout, surtout dans les écoles, pour que l’on sache et prenne conscience. Comment ne pas prendre conscience, lorsqu’un jour une vieille dame face à une classe, sortit d’un petit sac une robe sans forme : « c’était la robe que je portais au camp, elle était faite avec les cheveux des prisonnières ! » Un frisson parcourut la classe.

Inlassablement, vous, les adhérents de l’ANACR, par vos livres, vos travaux d’historiens, faites revivre ces pages sombres de l’histoire. Sans doute pensez-vous comme Georges FABAS : « lorsque je revis ces heures dramatiques, et que je revois les visages de ces martyrs, mes frères, je me considère encore aujourd’hui comme un miraculé ayant une lourde charge à assumer, celle de garantir pour les générations futures la mémoire de leur sacrifice suprême ».

« La côte landaise et le terrain d’aviation de Mont-de-Marsan ont constitué des lieux stratégiques pour l’armée d’occupation allemande. Rapidement, la Résistance s’est constituée dans un département soumis aux privations. Le courage et la discrétion de la population landaise, la détermination des Résistants, ont largement contribué à la Libération » écrivent Delphine COSTEDOAT et Stéphane DELBÈS dans une publication réalisée avec le soutien du Conseil Général des Landes.

Et c’est vrai que nombreux ont été les faits d’armes dans les Landes. De nombreuses publications initiées par l’ANACR en sont un précieux témoignage. Je ne me risquerai pas à m’en faire le relais tant chacun de ces faits mérite une stricte vérité historique. J’en ferai pourtant l’éloge avec émotion et reconnaissance.

Dans de nombreuses villes et communes des Landes, beaucoup de rues portent le nom de ces héros de la liberté : Rue Jean LABASTIE ou Stade René DICHARRY à ONDRES , rue Georges LASSALLE à BOUCAU et TARNOS, rue Maurice PERSE au BOUCAU, notre région n’a pas failli à ses devoirs.

Ici, à TARNOS , ce sont les écoles qui portent le nom de résistants : André DUBOY, Jean MOUCHET, Félix CONCARRET. Un hommage fort, pour continuer leur combat par la pédagogie.

Car aujourd’hui que le sang et les larmes se sont asséchés au fil du temps qui passe, le moment de la pédagogie, de l’enseignement, reste plus que jamais d’actualité.

Le temps de ces quelques mots et parmi la somme de tous les enseignements ce sont deux leçons que je voudrais retenir.

Lorsque DALADIER s’en revint de Munich où il avait signé les fameux accords, il prononça à Paris un discours devant une foule qui l’acclamait à tout rompre. Alors, nous dit-on, il murmura dans sa barbe : « les pauvres, s’ils savaient ! » Toujours, le peuple doit savoir, sinon le pire est à craindre…et qu’il n’attende pas qu’on l’informe ; en toutes circonstances c’est le peuple qui a un devoir de vigilance, car au bout de tout, le pouvoir lui appartient. Le peuple allemand a-t-il été vigilant, lorsqu’il élisait HITLER en 1933 par les voies démocratiques ? A l’école, cela s’appelle l’Education Civique…c’est elle qui doit régir notre vie collective.

Autre leçon, c’est la terrible instabilité du temps. Que l’on se souvienne….1936 et ses congés payés, la folle allégresse du monde du travail, 1939, la terrible déflagration. Trois ans pour passer de la joie, de la fête, du bonheur, à l’apocalypse !

Il n’y a plus de guerre aujourd’hui pour la France…Je voudrais pourtant que les français sachent ne dormir que d’un oeil, car si le pire n’est jamais sûr, il reste à tout moment possible.

Je voudrais enfin trouver un troisième enseignement. Leur courage, leur sacrifice, doit être pour nous une formidable leçon d’espoir. Lorsque le pire arrive, il existe toujours des femmes et des hommes qui se lèvent pour, au risque de leur vie, dire NON. Devant cette abnégation, les mots ont peu de force, alors, respectueusement, humblement, je m’incline et je remercie.

Et puis avec vous tous, je n’oublie pas le prix qu’ils ont payé pour notre liberté.


Lionel Causse - Conseiller Général